Une catastrophe sans précédent
L’île française de Mayotte, située dans l’océan Indien, a été dévastée par le cyclone Chido le 14 décembre 2024. Avec des rafales de vent dépassant les 200 km/h, il s’agit du cyclone le plus violent dans cette zone géographique depuis quatre-vingt-dix ans. Le bilan humain est lourd : officiellement, on recense plus de 5 000 blessés et au moins 39 morts, mais les autorités locales craignent que ce chiffre ne soit sous-estimé. Les infrastructures de l'île ont subi des dégâts considérables : de nombreux bâtiments publics, dont l'hôpital central et des établissements scolaires, ont été sévèrement endommagés. Des milliers de foyers ont été privés d'électricité, et 35 000 habitations ont été détruites, laissant beaucoup de familles sans abri. En outre, la destruction des canalisations d’eau a entraîné une pénurie d’eau potable, qui aggrave les risques sanitaires et la propagation de maladies hydriques.
La mise en lumière de certaines problématiques
Le passage du cyclone Chido a révélé la vulnérabilité de Mayotte face aux catastrophes naturelles, mais il a également aggravé les fragilités sociales et économiques de l’île. Mayotte est en effet le département le plus pauvre de France : avant le passage du cyclone, 77 % de la population vivait déjà sous le seuil de pauvreté et le PIB (produit intérieur brut) par habitant était inférieur à 10 000 euros, contre plus de 30 000 euros pour la moyenne nationale.
La catastrophe a aussi relancé les débats sur les politiques migratoires concernant ce territoire. Les problématiques actuelles trouvent leurs racines dans l’histoire coloniale de Mayotte qui, contrairement aux autres îles de l’archipel des Comores, a choisi de rester sous souveraineté française lors des référendums d’indépendance des années 1970, et qui est devenue un département français en 2011. Cette intégration a offert de nouveaux droits aux Mahorais et Mahoraises, mais a également accentué les disparités avec les autres îles des Comores. En conséquence, des milliers de migrants comoriens, attirés par l’espoir d’une vie meilleure, tentent chaque année de rejoindre Mayotte dans des conditions périlleuses. La pression migratoire est telle qu’on estime aujourd’hui que la moitié des habitants de l’île ne possèdent pas la nationalité française. Cette immigration clandestine a conduit à la prolifération de bidonvilles, où ces migrants vivent dans une extrême précarité. Le cyclone Chido a particulièrement touché ces zones, détruisant des habitations déjà fragiles et exacerbant les tensions entre les populations locales et les migrants.
Les défis à venir
La reconstruction de Mayotte s'annonce longue et complexe. Les autorités locales et nationales collaborent pour apporter une aide d'urgence aux sinistrés et planifier la réhabilitation des infrastructures essentielles, avec l’objectif de les renforcer pour mieux résister aux catastrophes naturelles. Cependant, les enjeux dépassent le simple cadre matériel. Il faudra répondre aussi à des défis sur le long terme, en ce qui concerne la gestion des flux migratoires et l'amélioration des conditions de vie des habitants. Il sera nécessaire de s’attaquer au retard dans l’application de certaines lois françaises (par exemple en matière d’accès aux soins et à la justice), et à la dynamisation de certains secteurs économiques, tels que la pêche et le tourisme, pour réduire le taux de chômage et la dépendance aux aides publiques. Enfin, sur le plan identitaire, Mayotte devra concilier son appartenance à la République française et son héritage comorien, pour favoriser une cohabitation harmonieuse entre les différentes communautés.
Épisode de l’émission Le Dessous des cartes : https://youtu.be/8Ktgoix1vME?si=37Fv9EA9fhb7174G
Portail d’actualité dédié à Mayotte : https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/
Page officielle du gouvernement français : https://www.info.gouv.fr/reconstruire-mayotte
1) Lis l’article et complète les phrases suivantes.
1. Le cyclone Chido est
a. le premier de l’histoire à toucher l’île de Mayotte.
b. le moins grave du dernier siècle à toucher Mayotte.
c. le plus grave depuis près d’un siècle à toucher Mayotte.
2. Le bilan humain est
a. définitif.
b. probablement pire qu’annoncé.
c. sans doute exagéré.
3. L’une des conséquences du cyclone est
a. le manque d’eau potable.
b. l’augmentation du prix de l’électricité.
c. la pénurie de gaz.
4. Cette catastrophe
a. a révélé que l’économie locale reposait principalement sur le tourisme.
b. a causé une fuite massive des entreprises vers la France métropolitaine.
c. a amplifié des conditions de pauvreté déjà existantes.
5. Les disparités entre Mayotte et les autres îles des Comores se sont accentuées
a. avec l’adoption de lois anti-immigration aux Comores.
b. avec le nouveau statut administratif de Mayotte.
c. avec l’intégration de Mayotte à l’Union européenne.
6. La pression migratoire exercée par les Comoriens à Mayotte s’explique par
a. un important écart de niveau de vie.
b. un besoin de main-d’œuvre qualifiée.
c. un conflit armé en cours aux Comores.
7. Pour sa reconstruction, Mayotte devra
a. convaincre la population de quitter les zones sinistrées.
b. interdire toute construction sur l’île.
c. investir dans des infrastructures plus résistantes.
8. L’un des défis futurs concernant Mayotte consiste en
a. la lutte contre la corruption.
b. la régulation des mouvements de population.
c. la redéfinition des frontières administratives.
GRAMMAIRE
2) Complète les phrases suivantes avec les prépositions qui conviennent. Écris X quand la préposition est absente.
1. Les habitants s’attendent ………… de nouvelles intempéries prochainement.
2. Les alertes météorologiques servent ………… limiter les pertes humaines.
3. Suite aux dégâts causés par le cyclone, de nombreuses familles ont dû changer ………… logement.
4. Ces Mahorais croient ………… être capables de reconstruire seuls leurs habitations.
5. Le gouvernement cherche ………… mobiliser des fonds pour reconstruire les infrastructures.
6. L’aide humanitaire consiste ………… fournir des vivres et des abris temporaires aux sinistrés.
7. Les vents violents ont empêché ………… les secours de se rendre dans certaines zones de l’île.
8. Les autorités ont été obligées ………… déclarer l’état de catastrophe naturelle.
9. Ces chercheurs s’intéressent ………… l’impact des cyclones sur l’environnement.
10. Les journalistes sont allés ………… filmer les quartiers les plus touchés.
LEXIQUE
3) Complète les phrases avec les mots de la liste suivante, en les conjuguant ou accordant si nécessaire.
bâtiment - bidonville - chômage - dégât - endommagé - enjeu - héritage - seuil de pauvreté - rafale - recenser
1. Les ………………………………… violentes ont déraciné des arbres et arraché des toitures.
2. De nombreuses habitations précaires ont été gravement ………………………………… par le cyclone.
3. Les ………………………………… causés par Chido sont estimés à plusieurs millions d’euros.
4. Après le passage du cyclone, les autorités ont eu du mal à ………………………………… les sinistrés pour organiser les secours.
5. Les habitants des ………………………………… sont particulièrement vulnérables aux cyclones en raison du manque d’infrastructures solides.
6. La rentrée scolaire de janvier a été repoussée, à cause du manque de ………………………………… scolaires disponibles.
7. À Mayotte, le ………………………………… est bien inférieur à celui de la France métropolitaine : il se situe à 160 euros par mois.
8. Le taux de ………………………………… à Mayotte étant déjà élevé, la destruction d’entreprises locales va encore aggraver la crise économique.
9. Les catastrophes naturelles menacent l’………………………………… architectural de l’île.
10. La gestion des catastrophes naturelles est un ………………………………… crucial pour l’avenir de Mayotte.
EXPRESSION ÉCRITE
4) Imaginez que vous êtes un(e) habitant(e) de Mayotte et que vous écrivez une lettre aux autorités françaises pour exprimer votre indignation face à la gestion de la crise et pour proposer des solutions. Décrivez la situation après la catastrophe, exprimez vos émotions et préoccupations, puis faites des propositions concrètes pour améliorer la situation.
(200-250 mots)
EXPRESSION ORALE
5) Votre région a-t-elle été touchée récemment par une catastrophe naturelle ? Si oui, racontez l’événement et ses faits marquants. Si non, pourrait-elle devenir une zone à risque dans le futur ? À ce propos, partagez votre ressenti et expliquez comment vous envisagez l’avenir.
(Margot Legrand)
(Crédits images: Triff, shutterstock.com)