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L’héritage de l’australopithèque Lucy

Le fossile de Lucy, datant de plus de 3,2 millions d’années, a été découvert en Éthiopie en 1974 et a révolutionné la compréhension de l’évolution humaine.

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Il y a cinquante ans, en novembre 1974, une équipe de recherche composée de géologues et de paléontologues franco-américains a découvert, en Éthiopie, un fossile d’australopithèque. Ce spécimen, surnommé « Lucy », a révolutionné la compréhension de l’évolution humaine.

Contexte de la découverte

Cette découverte remonte à une décennie de recherches paléontologiques en Afrique de l'Est, considérée comme le « berceau de l'humanité ». Maurice Taieb, un géologue français, a exploré les formations sédimentaires de la région de l’Afar, dans le nord-est de l’Éthiopie, et constaté la présence de nombreux fossiles anciens. En 1972, il a créé l’International Afar Research Expedition (Mission internationale de l’Afar) en collaboration avec les paléoanthropologues Yves Coppens et Donald Johanson, respectivement français et américain. La trouvaille majeure de cette équipe a été réalisée le 24 novembre 1974 sur le site de Hadar : lors de cette journée de fouilles, Donald Johanson et son étudiant Tom Gray ont repéré un os d’humérus. Par la suite, 52 fragments osseux appartenant au squelette de Lucy, vieux de plus de 3,2 millions d'années, ont été mis au jour : c’est l’un des fossiles d’australopithèques les mieux conservés et les plus complets jamais retrouvés.

L’info en + :
Le surnom « Lucy » s’inspire de la chanson des Beatles Lucy in the sky with diamonds, que les chercheurs écoutaient régulièrement durant la période de fouilles.

Des caractéristiques uniques

Lucy appartenait à une espèce inconnue jusqu’alors, baptisée Australopithecus afarensis. Son squelette a révélé de nombreux indices sur la morphologie et le mode de vie des premiers hominidés. Lucy mesurait environ 1,10 mètre de haut, pesait environ 25 kilos et présentait une combinaison de traits primitifs et modernes. Ses longs bras lui permettaient de grimper facilement aux arbres, de manière à cueillir de la nourriture mais aussi à échapper à ses prédateurs naturels. Elle avait un petit crâne mais des os du bassin et des membres inférieurs adaptés à la bipédie, c’est-à-dire à la capacité à marcher sur deux jambes en se tenant droite.

Un tournant dans l’étude de l’évolution humaine

En démontrant que la bipédie s’est développée avant l’augmentation de la taille du cerveau chez les hominidés, cette espèce a contredit les théories précédentes. Lucy a apporté la preuve que le passage de la quadrupédie vers la bipédie a été antérieur aux premiers représentants du genre Homo, et a donc bouleversé les chronologies de l’évolution humaine.
Étant donné qu’elle réunissait des traits humains, Lucy a longtemps été considérée comme l’ancêtre direct de l’homme moderne, mais cette filiation a finalement été réfutée. Les analyses ont montré qu’elle appartenait à une branche distincte de celle du genre Homo et qu’elle n’était pas la la « grand-mère de l’humanité », mais plus probablement une « tante » ou une « vieille cousine » de l’homme.

Et aujourd’hui ?

Le fossile de Lucy est actuellement conservé au musée national d’Éthiopie à Addis-Abeba, tandis que d’autres répliques se trouvent dans des musées comme le Muséum d’histoire naturelle à Paris et le Naturkundemuseum de Karlsruhe, en Allemagne. Cinquante ans après sa découverte, Lucy reste une icône fascinante et contribue à faire naître des vocations de préhistoriens. Par ailleurs, la région de l’Afar demeure un site de fouilles de premier plan, où de nouvelles trouvailles continuent d’améliorer la compréhension de l’évolution humaine.

COMPRÉHENSION

1) Lis l’article et complète les phrases suivantes.
1. L’Afar est
a. la région d’origine de Maurice Taieb.
b. une zone où aucune découverte importante n’a été faite avant 1974.
c. un site clé pour les fouilles paléontologiques.

2. Le squelette de Lucy est
a. entièrement abîmé.
b. assez complet.
c. très fragmentaire.

3. L’espèce Australopithecus afarensis
a. était connue avant 1974.
b. a été définie après 1974.
c. est postérieure à l’Homo sapiens.

4. La particularité de Lucy est
a. sa grande taille.
b. son gros cerveau.
c. sa bipédie précoce.

5. Les bras de Lucy indiquent
a. qu’elle se déplaçait dans les arbres.
b. qu’elle marchait debout.
c. qu’elle se nourrissait de viande.

6. La découverte de Lucy a démontré
a. qu’un gros cerveau était nécessaire à la bipédie.
b. que la bipédie est apparue avant le développement du cerveau.
c. que la quadrupédie était antérieure à la bipédie.

7. Lucy
a. n’a pas de lien direct avec la lignée humaine.
b. est une ancêtre de l’Homo sapiens.
c. n’a aucun point commun avec l’homme moderne.

8. En dehors de l’Éthiopie, on peut voir
a. le fossile original de Lucy.
b. des fragments du squelette de Lucy.
c. des copies du fossile de Lucy.


GRAMMAIRE

2) L’hypothèse avec « si ». Complète les phrases suivantes en conjuguant les verbes entre parenthèses aux temps qui conviennent : indicatif présent, indicatif futur, impératif, conditionnel présent ou conditionnel passé.

1. Si les chercheurs continuaient à explorer la région de l’Afar, ils ……………………………………….. (pouvoir) découvrir d’autres fossiles importants.
2. Si tu commences à étudier l'évolution humaine, tu ……………………………………….. (comprendre) bientôt l’importance de Lucy.
3. Si Lucy avait vécu dans un environnement différent, ses caractéristiques physiques ……………………………………….. (être) différentes.
4. Si tu vas en Éthiopie, ……………………………………….. (visiter) le musée national : tu verras le fossile original de Lucy !
5. Si l’équipe de recherche trouvait un autre fossile aussi bien conservé que celui de Lucy, cela ……………………………………….. (aider) grandement la science.
6. Si l’on observe de près le squelette de Lucy, on ……………………………………….. (remarquer) les adaptations pour la bipédie.
7. Si on trouve un fossile encore plus ancien, nous ……………………………………….. (devoir) réévaluer l’arbre généalogique des hominidés.
8.  Si cette découverte n’avait pas eu lieu, on ……………………………………….. (ne pas corriger) notre compréhension de l’évolution.


LEXIQUE

3) Complète les phrases avec les mots de la liste suivante, en les accordant ou conjuguant si nécessaire.

bouleverser – branche – fouilles – grimper – mettre au jour – remonter à – repérer – réplique – traits – trouvaille

1. Les ……………………………………….. archéologiques dans ce désert ont permis de découvrir des empreintes de dinosaures bien conservées.

2. Les chercheurs ont réussi à ……………………………………….. un crâne complet qui pourrait appartenir à une nouvelle espèce.

3. Une ……………………………………….. d’un os fossilisé dans cette région peut révéler des informations cruciales sur les premiers mammifères.

4. Il est difficile de ……………………………………….. des fragments fossiles dans les roches, car ils se confondent avec leur environnement.

5. Une ……………………………………….. de cette mandibule fossilisée a été créée pour permettre son étude sans endommager l’original.

6. Les restes fossiles récemment découverts ……………………………………….. environ 3 millions d’années.

7. Les ……………………………………….. robustes de ce fossile suggèrent une musculature adaptée à des environnements difficiles.

8.  Certains dinosaures utilisaient leurs griffes pour ……………………………………….. sur des falaises à la recherche de nourriture.

9. Découvrir de nouvelles traces fossiles peut suffire à ……………………………………….. les théories établies sur l’évolution des espèces.

10. Les scientifiques étudient chaque ……………………………………….. de l’arbre évolutif pour comprendre l’origine des différentes espèces.


EXPRESSION ÉCRITE

4) Imagine que tu es Lucy et rédige une page de ton journal intime, en décrivant ta vie quotidienne : tes déplacements, tes habitudes alimentaires, tes défis pour survivre dans la nature, etc. Fais preuve d’imagination !
(200-250 mots)


EXPRESSION ORALE

5) À deux. Imaginez une rencontre entre Lucy et un humain d’aujourd’hui. Jouez cette scène en imaginant les questions et les réponses sur leurs modes de vie, leurs capacités physiques et leur environnement.

(Margot Legrand)
(Crédits images: frantic00, shutterstock.com)

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