Le boom technologique… 

C’est une évidence : la technologie est omniprésente dans notre société. Smartphones, tablettes, ordinateurs portables, objets connectés… Il y en a pour tous les goûts et pour tous les usages ! Et cette offre variée d’appareils numériques nous pousse à les cumuler et/ou à les changer régulièrement, pour avoir toujours à disposition les modèles les plus modernes et les plus puissants. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), 88 % des Français(es) achètent un nouveau téléphone portable alors que l’ancien fonctionne encore. Et beaucoup sont devenus accros aux écrans : chaque Français(e) passe en moyenne 1h46 par jour sur les réseaux sociaux, et les plus jeunes regardent environ 14 heures de vidéos en ligne par semaine.

… et son empreinte environnementale 

Ce bond technologique et cette explosion de l’équipement numérique ont de lourdes conséquences sur la planète, dont les utilisateurs et utilisatrices ne sont pas forcément conscient(e)s. Ces dernières années, l’utilisation de matières premières et la consommation énergétique ont énormément augmenté, pour produire et faire fonctionner tous ces appareils. Aujourd’hui, on estime que le secteur informatique (qui inclut des millions de serveurs dans les centres de données) représente 10 % de la consommation électrique mondiale. Il faut tenir compte, par exemple, que regarder en ligne une heure de vidéo en haute définition par semaine pendant un an consomme l’équivalent de deux réfrigérateurs en un an. En parallèle, les émissions mondiales de gaz à effet de serre connaissent une croissance exponentielle : aujourd’hui, 4 % d’entre elles sont dues au numérique et, d’ici 2025, ce chiffre pourrait doubler. 

Formation à la sobriété

Pour limiter ces effets indésirables et pour rendre le numérique plus durable, il est nécessaire de modifier nos habitudes ‒ et ce, dès le plus jeune âge. C’est pourquoi, en novembre 2021, la France a adopté une loi qui a pour objectif de diminuer l’empreinte environnementale du numérique, dont l’une des mesures concerne le monde scolaire. À partir de cette année, les élèves français(es) seront sensibilisé(e)s à la sobriété numérique, c’est-à-dire à une utilisation modérée des outils technologiques. En outre, pour les étudiant(e)s en ingénierie, le programme d’études inclura désormais une formation à l’écoconception, qui vise à améliorer le cycle de vie d’un produit (de sa fabrication à son recyclage final), en allant à l’encontre de l’obsolescence programmée, et à réduire la puissance informatique nécessaire au fonctionnement d’un service numérique, permettant ainsi de faire des économies d’énergie.

Quelques exemples vertueux 

L’ADEME affirme qu’un quart des consommations énergétiques des appareils informatiques pourraient être évitées. À partir de ce constat, il est possible de mettre en place certains gestes écoresponsables.
Voici les principes de base de la sobriété numérique :
- faire durer la période d’utilisation des appareils électroniques, en les réparant en cas de panne, et recycler ceux qui sont en fin de vie ;
- acheter le moins possible d’appareils neufs et choisir plutôt des produits d’occasion ou reconditionnés ;
- éteindre les appareils (par exemple, les box Internet et les consoles de jeux vidéo) quand on ne les utilise pas ;
- privilégier le WiFi au réseau 4G, plus énergivore ;
- faire du tri dans sa messagerie, en supprimant les e-mails qui ne nous intéressent pas ou plus ;
- envoyer de simples textes plutôt que des messages audiovisuels et, quand elles sont nécessaires, limiter le poids des pièces jointes (images en basse résolution, fichiers compressés…) ;
- réduire le visionnage de vidéos en streaming, en particulier en haute définition.

Tous ces principes sont guidés par une idée simple : il est préférable de n’utiliser que l’indispensable et d’éliminer le superflu. Il faudrait, dès lors, que chacun de nous s’interroge sur ses besoins réels et s’oriente vers ce qui lui est vraiment utile.

(Margot Legrand)
(Crédits images: Pixabay)