Les impacts du dérèglement climatique dans l’Hexagone
En France, la température moyenne a augmenté de 1°C en un siècle, et cette augmentation a de nombreuses conséquences. D’abord, les étés sont toujours plus secs et les canicules se multiplient. Ces périodes de sécheresse et de forte chaleur entraînent évidemment des pertes pour l’agriculture. Dans le secteur vinicole, elles peuvent provoquer un excès d’alcool dans le vin et ainsi en détériorer la qualité. De plus, la chaleur favorise le développement de plantes allergisantes (qui provoquent rhinites, conjonctivites, crises d’asthme...), ainsi que l’expansion du moustique tigre porteur de maladies tropicales. Enfin, les glaciers des Alpes sont en train de fondre, et le niveau des mers est en train de s’élever. À long terme, cela pourrait avoir des répercussions dans des zones sensibles comme Dunkerque, le Havre, ou encore le Languedoc-Roussillon.
- En Lorraine, les semis de blé sont effectués un mois plus tôt qu’en 1970 ; - À Châteauneuf-du-Pape (Provence), les vendanges ont été avancées d’environ trois semaines depuis les années 1950 ; - Dans le Maine-et-Loire (Pays de la Loire), les pommiers fleurissent une semaine plus tôt que dans les années 1990 ; - L’épaisseur du plus grand glacier du Mont-Blanc, la Mer de glace, diminue de 4 à 5 mètres par an.
Or, la France dépend du climat pour des secteurs-clés tels que la production de vin, l’exportation de produits agricoles comme les céréales, et le tourisme (hivernal, avec ses stations de ski, et estival, avec ses 5000 km de littoral). Elle n’a donc pas le choix : elle doit chercher à atténuer les effets du changement climatique, mais également à s’y adapter.
Un nouveau mot-clé : l’adaptation
La recherche évolue, et se concentre désormais sur deux approches complémentaires : aux stratégies d’atténuation, qui visent principalement à réduire l’utilisation des énergies fossiles et à diminuer les émissions de gaz à effet de serre, s’ajoutent les stratégies d’adaptation, qui ont pour but de rendre la société et le territoire français moins vulnérables face aux évolutions climatiques. La France est le premier pays de l’Union Européenne à avoir lancé, dès 2011, un « Plan national d’adaptation au changement climatique ». En 2016, l’heure est au bilan. Un rapport vient d’être publié par l’Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique (ONERC), pour évaluer les principales mesures d’adaptation. Ces mesures relèvent de plusieurs types. - Mesures physiques. Exemples : la mise en place de digues de protection et la construction de bâtiments avec une meilleure isolation thermique, pour éviter l’utilisation de la climatisation en été ; - Mesures stratégiques. Exemples : le choix d’abandonner des terrains à la mer, et de ne pas construire dans les zones à risque d’inondation ou d’incendie ; - Nouveau mode de vie. Exemples : la promotion des économies d’eau (en particulier dans l’agriculture, où l’irrigation doit être optimisée) et des énergies renouvelables, et la promotion d’un tourisme écoresponsable ; - Nouvelles techniques agronomiques. Exemple : la sélection de semences (pour la vigne, les arbres, les céréales...) résistantes à la chaleur. En réalité, la première phase a été centrée sur la recherche, l’information, la communication. Il est temps maintenant de passer à l’action, à l’échelle nationale mais aussi au niveau local.
Un exemple concret d’adaptation : le projet Giono
Les forêts dépendent du climat, en particulier des températures et des précipitations. Et l’évolution climatique (avec les canicules, tempêtes, incendies et inondations qu’elle implique) pourrait être fatale pour certaines espèces d’arbres, incapables de s’y adapter assez rapidement. C’est pourquoi l’Office National des Forêts (ONF), avec le projet Giono*, a décidé de passer à l’action pour tenter d’anticiper ce phénomène et de préserver la biodiversité. La solution ? Une « migration assistée » d’arbres provenant du sud de la France, où ils sont particulièrement menacés par le réchauffement, pour les planter plus au nord, dans la forêt de Verdun. Au total, environ 12 000 jeunes arbres (principalement des chênes et des hêtres) ont déjà été plantés dans cette forêt. *Nom inspiré de l’auteur de L’Homme qui plantait des arbres, Jean Giono.
Liens utiles
Articles sur les conséquences du changement climatique en France : http://www.rfi.fr/france/20151030-cop21-france-rechauffement-climatique-consequences-temperatures https://mrmondialisation.org/quels-seront-les-impacts-du-rechauffement-climatique-en-france/ http://www.science-et-vie.com/recette/cop21-comment-le-changement-climatique-affectera-la-france-6394 Exposition (8 panneaux) sur les principaux aspects du changement climatique : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Exposition-Le-climat-change.html Simulations interactives du futur climat en France (températures, pluviométrie) par Météo France : http://www.drias-climat.fr/decouverte Site de l’ONERC : http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Observatoire-National-sur-les-.html Wiklimat, site présentant les initiatives françaises en matière d'adaptation au changement climatique : http://wiklimat.developpement-durable.gouv.fr/index.php/Wiklimat:Accueil Site de l’ONF : http://www.onf.fr/gestion_durable/++oid++54a9/@@display_advise.html Dossier sur les arbres de Verdun, premiers déplacés climatiques : http://www.lemonde.fr/planete/visuel/2016/07/29/derniere-chance-pour-la-biodiversite-les-arbres-de-verdun-premiers-deplaces-climatiques_4976100_3244.html Infographie sur la forêt française : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Infographie-la-foret-francaise-en.html1) Lis l’article et complète les phrases suivantes.
1. En France, les canicules estivales
- sont inexistantes.
- restent rares.
- sont de plus en plus fréquentes.
- sur la santé.
- sur les transports.
- sur les constructions architecturales.
- le risque d’incendie.
- le risque d’inondation.
- le risque de tempête.
- remplacent les stratégies d’atténuation.
- limitent les stratégies d’atténuation.
- s’ajoutent aux stratégies d’atténuation.
- des initiatives individuelles.
- des actions associatives.
- des mesures nationale.
- l’économie d’énergie.
- l’économie d’argent.
- l’économie de temps.
- la canicule.
- le froid extrême.
- d’importantes précipitations.
- des fleurs.
- des arbres.
- des animaux.
2) Complète les phrases suivantes avec « très », « beaucoup » ou « beaucoup de/d’ ».
1. Les conséquences du dérèglement climatique sont ______ inquiétantes.
2. Ses impacts préoccupent _____ l’Organisation Mondiale de la Santé.
3. L’agriculture risque de ______ souffrir du réchauffement climatique.
4. À cause du principe d’inertie, il faudrait prendre des mesures concrètes ____ rapidement. Car en ce qui concerne l’environnement et l’équilibre climatique, les temps sont toujours _____ longs.
5. Ne rien faire pourrait nous coûter ______ cher, et même plus cher qu’agir pour sauver la planète. Dans un scénario d’action, il faudrait certes ______ investir les premières années, mais ensuite le retour sur investissement serait positif.
6. L’effort d’information et de communication est tout de même _____ encourageant. Il permet une prise de conscience de l’opinion publique. Ainsi, ces dernières années, les mentalités ont _____ évolué.
7. Il existe aujourd’hui ______ organisations non gouvernementales, comme Greenpeace, qui luttent pour la protection de l’environnement. Et elles ont ______ travail !
8. Tout le monde doit se mobiliser, car il y a encore ______ efforts à faire.
LEXIQUE
3) Complète les phrases avec les mots de la liste suivante, en les accordant ou conjuguant si nécessaire. canicule – chaleur – épaisseur – fondre – glacier – niveau – sécheresse – tempête – moustique – réchauffement – vendange
1. On parle de « vague de ________ » quand on observe des températures anormalement élevées pendant plusieurs jours consécutifs.
2. On parle de ________ quand les températures sont élevées de jour comme de nuit (avec des minimales d’environ 35°C le jour, et 20°C la nuit), sur une période prolongée.
3. Les périodes de ________ sont provoquées par un manque de précipitations et par une forte demande en eau, en particulier dans le secteur agricole. Elles peuvent provoquer la mise en place de mesures de restriction d’eau.
4. Une ________ peut être décrite comme une zone étendue de vents violents (environ 100 km/h dans les terres, et 120 km/h sur les côtes) générés par un système dépressionnaire.
5. Pour éviter la prolifération des ________, il est conseillé d’éliminer toute présence d’eau stagnante car celle-ci est indispensable à l’éclosion des larves.
6. Les ________ représentent 70 % des réserves en eau douce de la planète.
7. La banquise pérenne est vieille de plusieurs années, car elle ne ________ pas durant l’été.
8. Au cœur de l'hiver, l' __________ des glaces saisonnières de la banquise peut atteindre 1 à 2 mètres, sans compter la neige qui s'accumule à sa surface.
9. La hausse du ________ de la mer est provoquée en grande partie par la fonte des glaces continentales, mais elle est aussi liée à la dilatation thermique des océans, c’est-à-dire à l’augmentation du volume de l’eau due à son ________.
10. La _______ est la récolte du raisin destiné à la production du vin. Le terme s’emploie au pluriel pour désigner la période de cette opération.
EXPRESSION
4) Es-tu sensible à la protection de l’environnement ? Pourquoi, ou pourquoi pas ? Argumente ta réponse. Quels « bons gestes » réalises-tu au quotidien ? Penses-tu que tu pourrais faire davantage ? Si oui, comment ? Donne des exemples concrets. À une échelle plus globale, pense à des actions écoresponsables qui pourraient être réalisées dans ton école, dans ta ville, dans ton pays. (80-100 mots)
ACTIVITÉ BONUS
En classe : réaliser un sondage auprès de vos camarades, pour voir s’ils adoptent une attitude respectueuse de l’environnement. - Créer le sondage avec dix questions, sur dix gestes différents (réalisés à la maison, à l’école, en voyage, au supermarché...). Les différentes possibilités de réponses (de préférence de simples adverbes de fréquence) seront associées à un score. Exemple : jamais = 0 ; rarement = 1 ; parfois = 2 ; parfois = 3 ; toujours = 4. - Sonder les élèves et leur donner leur résultat, associé à un bref commentaire de votre invention !
--- (Margot Legrand) (Crédits images: Le Centre d'Information sur l'Eau, flickr et ARBRE ÉVOLUTION, flickr)