En février 1953, l’éditeur Henri Filipacchi lance la collection « Le Livre de poche ». Grâce à la collaboration entre différentes maisons d’édition, tous les grands textes de la littérature française et étrangère sont alors republiés dans un petit format inédit (11 centimètres de large et 18 centimètres de haut environ), qui peut tenir dans une poche, et à un bas prix.
Dès les débuts de cette collection, ses détracteurs manifestent ouvertement leur dédain pour le « livre industriel » qui crée, selon eux, une sous-culture : à leurs yeux, la « vraie » littérature – celle des beaux livres de grand format – ne doit pas être mise entre toutes les mains mais réservée à l’élite culturelle. Les libraires, pour leur part, craignent une chute de leur chiffre d’affaires.
Mais ces arguments ne freinent pas l’enthousiasme du grand public pour la collection. Ses tarifs très accessibles séduisent rapidement toutes les sphères de la société. Le « Livre de poche » permet ainsi la désacralisation de la littérature et la démocratisation de la lecture en France. Au fil des années, le livre en format poche devient un incontournable : on le trouve dans différents types de commerces (librairies, mais aussi supermarchés, stations services, kiosques de presse…) et il inclut des genres très variés (classiques, best-sellers contemporains, livres pratiques, essais, recueils de poésie…).
Le succès populaire du format poche est tel que d’autres éditeurs lancent leurs propres collections : « J’ai lu » en 1958, « Pocket » et « 10/18 » en 1962, « Folio » en 1972. Aujourd’hui, en France, il représente un livre vendu sur trois.
Quels sont tes critères de choix pour l’achat d’un roman dont tu n’as jamais entendu parler ? Quelle importance accordes-tu à l’originalité du titre, au résumé, à l’aspect graphique de la couverture, au(x) prix littéraire(s) indiqué(s) sur le bandeau, au tarif, au format (grandeur et épaisseur) ? Décris tes habitudes de lecteur / lectrice dans un texte de 60 mots minimum.
(Margot Legrand)
(Crédits images: Pixabay)